Introduction aux Kanas
Les kanas (仮名) représentent un système d'écriture simplifié des kanji ! Chacun de ces signes dérive ainsi d'un kanji, soit qu'il ait été formé par évolution du kanji, soit par isolement d'une partie de celui-ci. Ce sont des alphabets phonétiques (ou encore syllabaire), ce qui signifie que chaque symbole représente un seul et unique son. On ne lira donc pas des lettres, mais des syllabes.
Chaque caractère japonais représente une more, c'est-à-dire une sonorité simple. Elle pourrait être presque assimilable à une syllabe. Cependant une syllabe peut être constituée de plusieurs mores. Les kanas se distinguent aussi des kanji dans la mesure où les caractères japonais ne sont pas en soi porteur de sens. Un kana est simplement la retranscription écrite d’un son.
Les kanas s’utilisent conjointement aux kanji. Ils permettent de noter phonétiquement la langue, ce qui n’est pas possible avec les kanji. Les kanas peuvent également être utilisés pour aider à la lecture de kanji : on les appelle alors furigana.
Il existe deux types principaux de kana en japonais moderne :
- Les hiraganas, pour l'écriture des morphèmes grammaticaux et pour l'écriture (ou la transcription) de certains mots japonais
- Les katakanas, pour la transcription des termes étrangers et d’un grand nombre d’emprunts lexicaux non chinois.
L'origine des kanas
L'invention des kanas est attribuée à Kûkai (空海), un moine bouddhiste, linguiste et calligraphe. Au début du IXème siècle, de retour d'un voyage en Chine, Kûkai aurait adapté et simplifié des caractères chinois pour former les man'yōgana (万葉仮名), c'est la création du premier kana.
L’objectif était de pallier les défaillances de l’ancien système qui s’adaptait mal à la prononciation japonaise. Ainsi les hiraganas et katakanas dérivent chacun d'un kanji commençant par le son qu'ils expriment. Par exemple : l’hiragana あ (a) est une simplification stylisée du kanji 安 qui signifie paix et qui se prononce あん (an).
Les hiraganas - 平仮名
Les hiraganas (平仮名 - ひらがな, littéralement « kanas lisses ») forment un syllabaire (un alphabet de syllabe) japonais. Les hiraganas sont issus à la base de kanji. Chaque hiragana correspond à une syllabe. Le son associé est appelé le romaji. Ainsi, par exemple le romaji de l'hirgana suivant ひ est hi.
Voici, les 46 hiraganas utilisés de nos jours :
Il faut savoir que ces 46 caractères fondamentaux sont appelés: les gojūon (五十音, littéralement « cinquante sons », bien qu'il n'en subsiste aujourd'hui que 46). Mais, ces derniers peuvent être modifiés comme suit :
- L'ajout d'un dakuten (゛) transforme une consonne sourde en consonne sonore : k→g, t→d, s→z et h→b. C'est souvent utilisé dans des écrits informels, en particulier dans les mangas, on utilise parfois le dakuten sur des voyelles pour noter un son étranglé.
- L'ajout d'un handakuten (゜) transforme le h en p
- L'ajout d'une version réduite de l'hiragana ya, yu ou yo (respectivement ゃ, ゅ ou ょ) transforme la voyelle i qui la précède en la palatalisant
- Un petit っ indique une consonne géminée, il est représenté en rōmaji en doublant la consonne qui le suit. Dans des écrits informels, il est aussi utilisé en fin de mot pour indiquer une articulation dure ou hachée, pour exprimer de la colère ou de l'émoi par exemple.
Ordre des hiraganas
Il faut se méfier par l'ordre alphabétique japonais qui est différent de l'ordre alphabétique latin. En effet, l'ordre des gojūon est important puisque c'est aujourd'hui l'ordre le plus utilisé pour le classement dans les dictionnaires, les annuaires téléphoniques, etc., au Japon. Il est donc conseillé d'apprendre l'ordre des hiragana comme suit :
a, i, u, e, o
ka, ki, ku, ke, ko
sa, shi, su, se, so
ta, chi, tsu, te, to
na, ni, nu, ne, no
ha, hi, fu, he, ho
ma, mi, mu, me, mo
ya, yu, yo
ra, ri, ru, re, ro
wa, wi, we, wo
n
On peut trouver encore parfois l'ordre traditionnel Iroha, du nom du poème pangramme qui en donne l'ordre. Ne soyez donc pas surpris si vous le voyez un jour.
À quoi servent les hiraganas
Ils vont avoir de nombreux rôles :
- Ils vont servir à écrire la grammaire japonaise, c'est-à-dire à transcrire à l'écrit des mots japonais.
- À indiquer la fonction grammaticale des mots dans les phrases. Ce que l'on va appeler une particule (exemple sujet du verbe, COD du verbe...).
- Associer à des kanji, ils vont permettent de donner la terminaison des verbes et adjectifs. Par exemple, le kanji écrire: 書く (かく). C'est ce qu'on appelle des okurigana.
Vocabulaire à base d'hiragana
- はい (hai): oui
- いいえ (iie): non
- おねがい します (onegai shimasu): s'il vous plaît
- こんにちわ (konnichiwa): bonjour
- はじめまして (hajimemashite): enchanté
- すみません (sumimasen): désolé
- ありがとう (arigatō): merci
TLDR - En résumé
- Il existe 46 syllabes japonaises appelées hiraganas qui servent à transcrire à l'écrit les mots japonais.
- Pour résumé tout ça, rien de tel que la vidéo de Julien Fontanier sur le sujet.
Les katakanas - 片仮名
Les katakanas (片仮名, カタカナ, littéralement « kanas fragmentaires ») forment le second syllabaire japonais. Ils sont issus de partie de kanji. Les sons (romaji) sont exactement les mêmes que pour l'alphabet des hiragana. Leur forme est plus angulaire que celle des hiragana, par exemple pour le kana qui se lit "ka": か (hiragana) versus カ (katakana).
Voici l'alphabet des katakanas :
À quoi servent les katakanas
Et mais dis donc Jamy, à quoi ils servent tes katakanas ?
- Ils vont servir à écrire en japonais des mots issus de l'étranger. Par exemple: parc (パーク - paku), pizza (ピッツァ - pittsa)...
- Ils vont permettre d'écrire des noms propres japonais. Comme les noms de pays, par exemple: la France s'écrit フランス (furansu).
- Ils vont permettre d'écrire les lectures sino-japonaises des kanji
- Ou encore de mettre en relief des mots, comme un mot qui aurait été crié, onomatopée.
Vocabulaire à base de katakana
- カメラ (kamera): appareil photo
- ナイフ (naifu): couteau
- パソコン (pasokon): ordinateur
- パン (pan): pain
- コーヒー (kôhî): café
- エンギニア (enginia): ingénieur
TLDR - En résumé
- Il existe 46 syllabes japonaises appelées katakana qui servent à transcrire à l'écrit des mots étrangers.
- De même que pour les hiragana, la vidéo de Julien Fontanier sur les katakanas.
Apprendre les kanas
Je vous ai présenté les deux syllabaires japonais les plus fondamentaux. Si vous voulez vraiment vous mettre au Japonais. Il faut connaitre les hiraganas et les katakanas. Voici, donc quelques conseils pour leur apprentissage :
- Dans un premier temps, vous pouvez les apprendre grâce à un système de répétition (SRS ou flashcards peu importe). Vous les lisez / apprenez et vous utilisez une application comme JA Sensei pour faire des quiz de reconnaissance de caractère. C'est également bien de prendre le temps de les tracer, ça peut paraître vieux jeu mais pour ma part j'apprends beaucoup plus rapidement en écrivant les choses.
- Personnellement, j'aime également beaucoup apprendre avec des exemples, il existe plein de livres intéressants pour débuter le japonais et donc apprendre les kanas au passage. Je retiens notamment le japonais en manga de Marc Bernabé, qui se veut une introduction pour apprendre le japonais à travers des exemples de manga, un excellent fil rouge pour son apprentissage.
- Pour vous entrainer, Julien Fontanier (oui encore lui !) a réalisé deux tableaux sur les hiragana et katakana que vous allez pouvoir imprimer. Chaque syllabe est représentée par un personnage de manga, pour pouvoir lire son nom, il faut connaitre la lecture du kana suivant. Éducatif et fun, que demander de plus.
Au final, il ne faut pas non plus se prendre la tête si vous avez parfois des oublis sur un caractère donné. Il vous suffira d'aller checker sa lecture au moment où vous en auriez besoin. Quand, on commence vraiment l'apprentissage des kanji, on finit inexorablement par tous les connaitre, ne serait-ce que pour pouvoir lire la lecture d'un kanji.